Passionné de Nature et d'ornithologie depuis mon enfance, j'ai constamment recherché ce contact avec le milieu naturel et la vie rurale. 

La photo m'est venue naturellement dès l'âge de 14 ans, avec le reflex argentique CANON A1 de mon père et ensuite les premiers clichés d'oiseaux aux marais d'Harchies en Belgique, à Flévoland aux Pays-Bas et puis en Camargue lors d'un séjour mémorable avec deux amis ornithologues. J'ai repris la photo il y a quelques années en m'attardant sur le noir et blanc qui m'a appris à gérer les contrastes. Je reviens depuis peu à la couleur en essayant de préserver ces contrastes.

​Attiré par les liens d'amour-haine entre l'humain et la Nature, les livres de François TERRASSON "Civilisation anti-Nature" et "La peur de la Nature" m'ont fortement marqué. J'avais compris que cette phrase "au milieu de nulle part" était une expression de notre divorce avec une Nature que nous ignorons, alors qu'elle est partout, même dans les endroits les plus reculés. J'avais enfin compris pourquoi tant d'hommes et de femmes s'acharnent à la fuir et la détruire alors que d'autres s'émerveillent devant un orage, un crapaud, une fleur de chardon ou un lombric. 

​La photo est pour moi un moyen d'expression. Je recherche des images contrastées qui créent une émotion en y mettant de la créativité pour aller à l’essentiel de ce que je souhaite exprimer : un regard, une atmosphère, une attitude, … L’animal est soit petit dans son environnement ou au contraire rapproché pour mieux capter son regard ou son mouvement. J'oscille entre la volonté de retranscrire l'ambiance de l'animal dans son environnement, et celle de me concentrer uniquement sur le sujet qui sera alors mis en évidence sur un fond monochrome. Je choisis souvent le blanc car le contraste est plus fort. Quand le paysage est présent, je recherche souvent l'élément "eau" (brume, neige, nuages, pluie, mer, rivière, etc.) car l'eau nous a protégé dans le ventre de notre mère et nous rappelle la source de la vie.

Via mes photos, je cherche " l'Âme de la Nature" pour la relier à la nôtre et tendre vers plus d'apaisement dans cette relation ambiguë. Cette quête n'est possible qu'en s'immergeant en elle, sentir ses éléments m'accueillir, les sons et le calme me recueillir, les animaux et les plantes m'émerveiller. Et le plus loin possible du tumulte urbain qui limite le fonctionnement de mes sens.

Alors la communication et la créativité peuvent s'activer. Je deviens "interprète" de la Nature. Quand "une photo me parle", c'est que la relation s'est installée.